Les clubs peuvent désormais mettre en place des matchs dits « de compétition libre ». Ce système se révèle bien moins contraignant et plus attrayant pour tous. Comme le confirment ici un enseignant et un CST.
Bruno Bianne, enseignant au Foyer Laïque de Lanester (Morbihan) :
« Je suis favorable à 300 % au concept des compétitions libres. Quand j’ai pris mon poste au sein de mon club de Lanester, en 2016, je trouvais que les enfants ne jouaient pas assez, qu’ils faisaient juste des entraînements et qu’on ne les revoyait plus de la semaine. J’en ai parlé à mon président et nous avons décidé de mettre en place des actions tous les samedis avec différentes formes de jeu. Il s’agissait d’un essai, les parents étaient ravis que leurs enfants aient des séances en plus. La saison suivante, nous avons reconduit ce mode de fonctionnement en ajoutant une nouveauté : à partir du moment où on participe à ces compétitions libres, les parents et l’enfant s’engagent à disputer des tournois officiels dans d’autres clubs des environs. Cela a bien fonctionné puisque dans ces catégories d’âge, nous avons eu un taux de fidélisation de 80 % sur les saisons 2016-2017 puis 2017-2018.
En début de saison suivante, certains parents sont venus me voir en m’expliquant qu’une présence chaque samedi les empêchait de partir en week-end. Nous avons alors réaménagé le système en leur proposant de venir un samedi sur trois en fonction des couleurs, mais trois heures de suite, ce qui représente trente heures dans l’année avec des formats variés (Coupe Davis, matchs à donf, tournois du Grand Chelem, etc.). Sur les plateaux verts, depuis le mois de février, j’ai validé les compétitions libres. J’en suis à 198 rencontres de compétition libre. Il y en aura 250 quand nous aurons tout rentré dans le logiciel pour la saison en cours. De 22 jeunes joueurs classés au sein du club, nous sommes passés à près de 50. Le premier classement est très valorisant pour eux.
Ensuite, pour certains, c’est la course à l’amélioration, ce qui reste le but du système. Au sein du club, mon équipe met chaque mois à jour les classements sur un tableau. Un moment très attendu. Avant, certains enfants et leurs parents ne savaient pas dans quels tournois s’inscrire, comment le faire, d’autres n’osaient pas se lancer dans la compétition. Les compétitions libres leur permettent de démarrer, de se familiariser avec les différents formats de jeu, de découvrir les classements et surtout de se mettre en situation. Quelques enfants passent même leur temps dans l’Espace du Licencié !
À l’entraînement, des gamins viennent aussi me voir en me disant : « Bruno, j’ai mal servi en match, je veux travailler ce coup ». Ils prennent conscience de leurs faiblesses, des axes d’amélioration. Cet été, certains vont disputer des tournois en vert dans la région. De mon côté, je leur répète que dans le sport, soit on gagne, soit on apprend, on ne perd jamais, on s’améliore ».
Marc Ginfray, CST du comité de l’Oise :
« Au niveau du comité, j’avais proposé il y a 5-6 ans des projets de jeu pour les enfants, mais ces matchs ne pouvaient pas être homologués. Nous en sommes à la première année de compétitions libres. J’ai le sentiment que ça motive les enfants pour la compétition et que ça permet de les fidéliser dans nos clubs. Le fait que ces rencontres comptent pour le classement semble vraiment important. Certains enseignants me disent aussi que les parents leur demandent ensuite comment inscrire leurs enfants dans des tournois traditionnels.
Cette saison nous avons organisé les tournois au comité de l’Oise et les matchs par équipes au sein des clubs. Le comité est bien situé, à Creil, au centre du département, donc les parents ont maximum 45 minutes de voiture à faire. Les enfants qui ont participé au tournoi en février sont pour la plupart revenus en avril. Nous avions par ailleurs proposé à chaque club d’organiser un challenge de jeu libre en interne, dans les couleurs orange et verte.
Vingt clubs ont répondu à notre appel, puis les meilleurs enfants de chaque club ont participé à un « Masters départemental » le 3e mercredi de juin, au comité de l’Oise (photo). Chacun nous a envoyé 2 à 4 joueurs ce qui nous a permis de faire un tableau filles vert avec 8 joueuses, et un autre en orange toujours avec 8 participantes, ce qui reste rare dans notre département. Nous avions également 16 garçons verts et 17 en orange.
Nous verrons si à la rentrée, au moment des inscriptions, cela a un impact. Le seul inconvénient du système c’est qu’il demande une communication importante en amont et que certains parents qui ne jouent pas au tennis sont parfois un peu perdus au début dans les couleurs ou les formats de jeu. C’est pourquoi nous leur avons envoyé un mail et un SMS explicatifs ».
Pour accéder à la compétition plus facilement
Depuis plusieurs années, le sujet de la compétition chez les jeunes, notamment les moins de 12 ans, fait partie des priorités fédérales. Avec la compétition libre, la FFT a peut-être bien trouvé la solution pour permettre aux débutants d’accéder à la compétition plus facilement et plus rapidement, y prenant ainsi goût tout en douceur. Les clubs peuvent donc désormais mettre en place des matchs dits « de compétition libre ». Les résultats de ces rencontres sont ensuite « enregistrés » directement via le logiciel ADOC, déjà utilisé par l’ensemble des clubs pour leur gestion et organisation. Là aussi, la procédure a été simplifiée, le président donnant un droit d’accès à une personne de confiance – enseignant, membre du bureau, arbitre ou même un li
cencié. Entérinées via la nouvelle rubrique « Matchs de compétition libre », victoires et défaites sont comptabilisées dans le palmarès du jeune et prises en compte pour son classement, en cas de match sur terrain vert.
Benjamin se tient donc à la disposition de nos membres pour toutes précisions et ne manquera pas d'organiser cette année de telles compétitions.